La Réserve Biosphère de l’Arganeraie – Qu’est ce que c’est?
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Le 8 décembre 1998, l’Arganeraie a été déclarée par l’UNESCO première Réserve de Biosphère du Maroc sur une superficie de 2,5 millions d’hectares environ. Elle couvre les provinces et préfectures d’Agadir Ida Outanane, Inzeguane Aït Melloul, Chtouka Aït Baha, Taroudant, Tiznit et Essaouira.
Avec 830 000 hectares et 21 millions d’arbres, l’arganier constitue la deuxième ressource forestière marocaine après le chêne vert. Les plus grands peuplements couvrent les versants méridionaux du Haut Atlas et septentrionaux de l’Anti-Atlas, c’est-à-dire une grande partie du bassin de Souss, sur une profondeur continentale qui peut atteindre cent kilomètres, et sur des altitudes allant jusqu’à 1 500 mètres.
L’Arganier est menacé de disparition, à cause de diverses formes d’agressions:
- En moins d’un demi-siècle,la densité moyenne de l’arganeraie est passée de 100 arganiers par hectare à 30.
- La superficie couverte régresse en moyenne de 600 hectares par an principalement à cause du surpâturage.
D’abord parsemés sur le flan des collines du littoral, les arganiers se constituent en forêts plus denses à mesure que l’on s’avance vers l’intérieur du pays. Ce patrimoine naturel est vital pour le sud-ouest marocain car de lourdes conséquences écologiques (désertification) pourraient se faire sentir, si les arganeraies tendaient à disparaître.
En effet, cet arbre a des racines très denses et profondes qui protègent les sols de l’érosion car elles font en moyenne vingt fois la taille de la partie aérienne de l’arbre. Les racines primaires les plus profondes permettent aux arbres de puiser dans les nappes phréatiques et les racines secondaires de lutter contre l’érosion hydrique.
De l’arganier dépend tout un patrimoine génétique, que ce soient des espèces animales, végétales et microbiennes. L’ensemble que forme cet écosystème constitue un équilibre dans lequel l’arganier joue un rôle prépondérant.
Sachant que les activités socio-économiques des populations présentes sur cette zone sont fortement liées à l’Arganeraie (production d’huile d’argane, produits du terroir et éco-tourisme, ……) .
L’arganier conditionne la vie de nombreuses communautés rurales du sud-ouest marocain qui ont lié une relation intime avec cet arbre. Cette relation peut même être qualifiée d’organique et explique le système agraire mis en place. En effet, depuis toujours, des générations de paysans ont pu tirer profit de l’arganier à travers plusieurs formes d’exploitation :
- L’arganier est un arbre fruitier. Son amande constitue l’élément providentiel de l’arbre. Ce fruit est composé d’une pulpe charnue et d’un noyau très dur renfermant la graine oléagineuse. C’est à partir de cette amande que l’on extrait la précieuse huile d’argane qui est une denrée alimentaire de base sans compter son exploitation dans les produits cosmétiques et médicaux.
- L’arganier fournit un bois, dur et résistant qui sert dans la construction et la fabrication d’outils, alimente le chauffage et est transformé en charbon utilisé pour la cuisson.
- Ses feuilles nourrissent de grands troupeaux essentiellement constitués de chèvres.
L’arganier constitue le pilier fondamental autour duquel s’articulent toutes les composantes du système y compris les structures et les pratiques sociales qui résultent des différentes phases de son exploitation. L’Arganeraie ne doit pas seulement sa réputation à ses arbres mais aussi à la civilisation agraire qu’elle a suscitée, résultat d’un long processus d’adaptation.
Ce sont ces caractéristiques qui ont lui valu le Label du patrimoine mondial de l’UNESCO et justifient la création de la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie (R.B.A.)